Le Bassin Versant du Tensift

 

 

Le site d’étude principal du LMI est le bassin versant du Tensift situé autour de Marrakech, d’une superficie d’environ 20.000 km².

Il présente deux parties dont le fonctionnement hydrologique est contrasté et complémentaire, une partie montagneuse faisant office de château d’eau (le Haut-Atlas) qui alimente une plaine irriguée en aval (le Haouz de Marrakech).

Ce lien amont-aval est représentatif de nombreux bassins du Sud de la Méditerranée.

 

La partie amont est constituée par le versant nord du Haut Atlas et culmine à plus de 4000 m. Avec des précipitations comprises entre 300 et 800 mm en moyenne annuelle, cette zone constitue le château d’eau de la plaine du Haouz qui est alimenté par les oueds issus des montagnes mais aussi par les inféroflux et écoulements profonds alimentant directement la nappe sous la plaine. Une proportion significative des précipitations tombe sous forme de neige stockée en hiver et dont la fonte contribue au décalage des débits vers le printemps et au soutien des débits de base au cours de l’été.

Au nord, la plaine du Haouz, caractérisée par un climat semi-aride (précipitations de 250 mm/an), et où les flux hydriques sont majoritairement verticaux à l’exception des oueds et des aménagements hydrauliques. Les principaux secteurs irrigués sont situés dans la partie centrale et orientale (2000 km²), et une céréaliculture pluviale est pratiquée sur le reste de la plaine. La culture du blé est majoritaire avec plus de 80% de surfaces cultivées couvertes suivie par les oliviers, les agrumes, abricotiers, maraîchages, vignes, fourrages ... Les eaux d’irrigation proviennent des oueds atlasiques, parfois via un stockage transitoire par un barrage,  ainsi que des pompages dans la nappe située sous la plaine. L’extension importante des zones irriguées des dernières décennies ainsi que l’augmentation de la demande domestique ont induit une forte augmentation de l’usage de l’eau souterraine, et provoqué une baisse importante du niveau de la nappe.

 
Comme la plupart des bassins méditerranéens, le Tensift connait une pression croissante sur la ressource en eau avec l’intensification des pratiques agricoles (les superficies irriguées ont été multipliées par 3 depuis les années 80 et devraient encore augmenter sous l’impulsion du plan vert pour l’agriculture marocaine) et des activités touristiques.